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A travers nos yeux... Halloween à Shibuya : une célébration hors normes

  • par Matthieu
  • 17 nov., 2019

Certaines opportunités ne se présentent qu’une seule fois dans nos vies. Il est de notre choix de les saisir. Fêter Halloween à Shibuya était dans notre check-list. Enfile ton plus beau masque, et suis nous… à travers nos yeux sur le chemin d’un Halloween hors normes!

Des plus effrayants aux plus loufoques, tout le monde à rivaliser d'imagination ce soir là

Un mot : improvisation!

Halloween est un immanquable. Nous l’avions prévu dans notre programme, et il était hors de question de passer à côté de cette soirée. Ne serait-ce que pour déambuler dans les rues et admirer les costumes. Pour autant cette soirée a été improvisée du début à la fin.

Se déguiser ou juste flâner dans les rues? Y aller tous les deux ou convier des personnes que nous connaissions ou non?

Avant toute chose, il faut que tu saches qu’à Tokyo on ne rigole pas avec Halloween (et avec toutes les fêtes en général). Magasins, restaurants mais également boutiques et maisons sont décorées. Pas tous non, mais une grande majorité. Depuis quelques jours nous sommes donc plongés dans cet univers qui nous ramène en enfance. Costumes, déco, nourriture sur le thème d’halloween, rassemblements et défilés divers et variés... tout nous incite à célébrer cette fête à fond!

Le burger king de Shibuya a joué le jeu jusqu'au bout...

C’est dans cet engouement général pour Halloween que nous nous sommes réveillés ce 31 octobre 2019. Le rassemblement est prévu à partir de 18h à Shibuya. Nous serons présents. Mais en attendant direction l’arrondissement de Minato pour faire traduire nos permis, mais surtout pour découvrir la Tour de Tokyo, les jardins de l’arrondissement, ses temples ainsi que Roppongi… et son Don Quijote!

Parce que d’un coup, il nous a pris l’envie de nous déguiser. Parce que Don Quijote est LE magasin qu’il nous faut, et qu’il est juste à côté. Parce que dans un Don Quijote tu trouves de tout : alimentation, vêtements, cadeaux souvenirs, alcools, articles informatiques, déguisements pour petits et pour grands, … si tu cherches quelque chose va à Don Quijote! 

Ne e reste plus qu’à trouver le bon étage et le déguisement. Si pour Amandine le choix est vite fait avec une combi pilou pilou d’Evoli (elle mérite une médaille pour cette prise de décision en un temps record), pour ma part le choix est plus cornélien. En effet, fêter halloween à Shibuya c’est l’occasion de réaliser plusieurs gages (avancement des gages dans cet article) et en particulier de “Manger un onigiri déguisé en Super Sayan”. Il me reste donc à trouver le costume de Goku en Super Sayan (Dragon Ball Z). Hors de question de mettre la centaine d’euros nécessaire pour avoir tout l’attirail. Je me contente donc de la tenue et d’une perruque blonde qu’il va falloir modeler…

Un grand moment…

Armés de nos déguisements, d’un peu de maquillage, de beaucoup de gel-crème (on ne sait pas vraiment définir la texture et la fonction du gel coiffant japonais) et surtout de cire coiffante, nous nous mettons à la tâche. Enfin Amandine se met à la tâche : maquillage pour atténuer le barbe et coiffure de la perruque. Nous vivons un grand moment, et ce n’est que le début de ce qui nous attend.

Un évoli et un super sayan low cost, mais on a la classe non?

30 minutes nous séparents de Shibuya en métro. Nous rejoignons donc la station Uguisudani au milieu de la foule de japonais rentrant chez eux. 500 mètres nous séparent de la station, 500 mètres de regards appuyés et de sourires nous attendent. Je me contrôle pour éviter de rougir sous la gène. Je n'étais pas préparé à vivre ça...

Dans le métro c’est pire. Regards de côté, des sourires, des “woa goku” murmurés. Plongé dans mon livre, j’essaye tant bien que mal d’y faire abstraction, mais je les entends et je les sens. Adrien je te hais. Il faut attendre la station de Shinjuku pour voir arriver de nouvelles personnes déguisées. On commence enfin à se sentir moins seuls.

Shibuya, nous voilà!

Arrivés à Shibuya, changement d'ambiance. Les personnes costumées pullulent autour de nous. Je suis de suite plus à l'aise et près à affronter la foule pour rejoindre le célèbre croisement de Shibuya et ses ruelles adjacentes. Vingt minutes sont nécessaires pour faire les 300 mètres qui nous séparent. Nous n'étions pas préparé à marcher en crabe dès le début. Entre les personnes déguisées, les gens qui sont juste venus pour profiter de l’ambiance, et les salarymans qui rentrent chez eux, autant te dire que l’on était bien serrés et que l’on se tenait chaud!

On ressent d’ailleurs une forme d’énervement chez les salarymans, les parents et les personnes plus âgées. Ils ne semblent pas adhérer à cette tradition ancrée depuis le début des années 2000 (quand même!) qui est à des années lumières de la culture nippone. Il faut savoir qu’au Japon ce sont essentiellement les jeunes adultes qui se déguisent. Les enfants ne frappent pas aux portes comme nous avons pu le faire.

Ne connaissant pas Shibuya, nous suivons le mouvement de la foule. Nous ne pouvons rien faire d’autre. Les rues sont noires de monde. Des hordes de policiers encadrent la circulation. Ils sont partout. Sur les routes, au milieu de trottoirs, aux croisements. Sans eux ce serait l’anarchie. C’est d’ailleurs au son des “Onegai Shimasu” que nous avançons. Du haut de leurs estrades montées pour l’occasion, ils épient la moindre personne qui resterait statique, crient dans leurs mégaphones et rappellent en boucle les règles : on avance!

Après avoir traversé le croisement, nous débouchons enfin dans les ruelles commerçantes de Shibuya. On respire un peu mieux. On peut enfin marcher normalement. L’ambiance d’halloween prend place. Nous pouvons enfin admirer les costumes et découvrir ce qui rend ce rassemblement si célèbre. De nombreux pokémon, des petites sorcières, des Charlies, mais également des personnages de mangas nous entourent. Enfin ça c’est pour les déguisements mignons! Il y a aussi des vrais déguisements d’halloween qui vous font peur. Des déguisements rigolos : de celui qui porte sa douche aux deux personnes déguisées en carte Suica (carte de transport de l’entreprise Japan Rail). Mais aussi des déguisements un peu trop osés à notre goût. De nombreuses japonaises sont en sous-vêtements, à croire que moins il y en a, mieux c’est. Chacun est libre d’avoir son opinion à ce sujet!

Le déguisement est léger (on te confirme que nous avons vu bien plus léger par la suite) et pourtant il ne faisait pas chaud!

Ne pas perdre son objectif de vue

Direction un combini pour acheter le fameux onigiri et réaliser ce fameux gage! C’est à ce moment que la soirée a réellement commencé pour moi.

Sur le chemin, j’entends plusieurs “Wouah” “Sugoi” “Goku!”. Je suis gêné tout en étant flatté. Ils reconnaissent le déguisement, mais surtout ils semblent l’apprécier. Serait-ce donc un cosplay réussi? En tout cas c'est le début de la gloire! Les japonais semblent être fans du déguisement.

Alors que nous attendions Jérémy, Maïté et Pierre devant le familymart, les choses sérieuses commencent. Premières tapes sur l'épaule et première demande de photo... Euhhh oui avec plaisir… Nous avons fait simple niveau costume, je ne m’attendais donc pas à être pris en photo ce soir, mais plutôt à prendre en photo. Mon appareil est d’ailleurs autour du cou.

Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je me laisse entraîner par la vague et par la valse des photos dont le nombre devient vite incalculable. De nombreuses personnes m’interpellent, imitent le célèbre manga. Je rencontre d’ailleurs de nombreux cosplayers de DBZ, des plus simples au plus réussis : tortue géniale, truck, C18, un autre Sangoku, et même Freezer. Ce sont d’ailleurs mes meilleurs souvenirs. Je me suis retrouvé à simuler une augmentation de ki (puissance), un kaméhaméha et d'autres postures plus surprenantes les une que les autres. Porté par l’ambiance, j’avoue ne pas me souvenir de la moitié de ce que j’ai pu faire.

Rencontre improvisé avec un autre Goku!

Si je peux être très volubile, je reste très réservé dans les milieux que je ne connais pas, voire agoraphobe dans les rassemblements. Être en plein centre de Shibuya, être entouré de milliers de personnes et surtout attirer l’attention toute la soirée ont été de très bons exercices. J’ai travaillé sur ma timidité, ma confiance en moi mais également sur mon agoraphobie. J’ai également endossé un nouveau rôle, celui de Super Sayan. Une soirée d’improvisation totale.

Quelques enfants se promènent dans ce dédale accompagnés de leurs parents. Je n'arrive pas à décrire le sentiment qui m'a saisi quand une mère de famille m'a demandé si ses enfants pouvaient prendre une photo avec moi. Les voir me regarder avec de grands yeux timides et admiratifs m'a rappelé quand je me retrouvais devant l'un de mes personnages préférés (soit dit en passant, je n'ai pas changé je reste un très grand enfant !).

J’en ai d’ailleurs eût la preuve ce soir lorsque j’ai croisé Japania, un youtuber français. J’ai tracé devant lui, mais Amandine l’a abordé afin que je puisse discuter et prendre une photo avec lui. Ce genre de chose n’a pas de prix. Tout comme admirer les nombreux cosplays plus magnifiques les uns que les autres : la belle et la bête, une geisha, des monstres, …

Japania, un des youtuber français au Japon que je suis depuis un moment. je ne m'attendais pas à le trouver là

Halloween à Shibuya, un incontournable?

Une soirée réussie dépend de ce que chacun d’entre nous recherche. A travers nos yeux Halloween à Shibuya se résume à :

  • Un rassemblement de milliers de personnes bon enfant. Sans alcool, sans tabac, sans musique, où les gens boivent du bubble tea.

  • De nombreux costumes diversifiés mais portant sur les même thèmes. Beaucoup sont très simples, mais les plus recherchés sont splendides.

  • Se faire prendre en photo pour aider les japonais à faire exploser le compteur du nombre de photos qu’ils ont pu prendre dans la soirée. Sans rire, il paraît que c’est le but de la soirée d’un japonais ici et que la concurrence est féroce…

  • Piétiner. A part marcher dans la rue il n’y a pas grand chose d’autre à faire. Donc on marche, on fait le tour des rues deux ou trois fois, on peut aller dans un bar, un resto voire en boîte.

  • Un moment de rencontre et de partages entre amis et connaissances.

Cette soirée a été une merveilleuse expérience. Habitué à être derrière l’objectif, être le sujet de la photo était une première pour moi et encore plus dans une telle situation. J’ai donc joué le jeu jusqu’au bout. On ne vivra cette expérience sans doute qu’une seule fois dans notre vie, autant la vivre à fond!

Sûrement une des photos que je préfère! Leurs cosplays étaient dingues, autant dire qu'ils avaient sacrément la classe!

Toutefois, il ne faut pas s’attendre à l’évènement de l’année. Halloween à Shibuya est à faire et à voir, mais on peut vite s’ennuyer. Il n’y a pas d’organisateurs donc pas d’organisation au-delà de la horde de policiers qui nous encadrent. On tourne donc vite en rond dans les rues puisque notre seul but est de regarder et de prendre des photos (bon ok ça nous fait deux buts!). Agoraphobes, abstenez-vous!

Halloween au Japon est très différent de celui que l’on connaît en France. Ce n’est ni une fête de village en plein air, ni le moment où les enfants se déguisent et récoltent des bonbons. Ce sont d’ailleurs eux qui les distribuent aux adultes.

Halloween à Shibuya est, en ce qui nous concerne,  la réunion de plusieurs gages : 

  • être déguisé en cosplay
  • Manger un onigiri déguisé en sangoku
  • Faire une photo devant la boutique Hermès
  • Prendre une photo avec des kawaiis

Cette soirée est donc le résultat de notre volonté de participer à cet événement incontournable de Tokyo mélangé à l'imagination de nos amis. En résumé, un moment unique et inoubliable!


Halloween est déjà fini, place maintenant à Noël!

                                                       Matthieu

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