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Un jour en enfer (ooups)... dans les Enfers de Beppu

  • par Amandine
  • 17 févr., 2020

Le tour des « Enfers de Beppu » ou de son petit nom japonais "Jigoku meguri" est l’attraction phare de la ville. Des eaux colorées et bouillonnantes, des vapeurs qui s’échappent des bassins ou encore des jets d’eau naturels... Nous sommes partis à la découverte de ces phénomènes géothermique intriguant et uniques au Japon. Enfer ou paradis ? On te laisse faire ton choix !

Bienvenue aux enfers de Beppu, où les baignades sont fortement déconseillées! Gare à toi si tu te fais attraper!

Les "enfers", Kesako ?

Beppu, comme de nombreuses villes japonaises, abrite de nombreuses sources chaudes en raison de la présence d'une forte activité volcanique. Le Mont Aso, l'un des volcans nippons les plus actifs et sans doute le plus connu dans le monde, contribue à l'alimentation des onsens de la ville. Mais ce n'est pas tout. Au-delà des bains chauds, les volcans ont formé ce que l'on nomme les "enfers".

Ces différents bassins aux caractéristiques particulières ont été créés lors d'éruptions volcaniques successives. Désignées « Lieux de beauté pittoresque » par le Gouvernement japonais, ces différentes sources intriguent. Que ce soit leurs couleurs, la température de l'eau, les fumerolles qui jaillissent des profondeurs ou encore le vrombissement incessant, tous ces phénomènes géothermiques nous rappellent que l'activité volcanique n'a pas cessé, mais surtout que la terre est vivante sous nos pieds. Si les sources chaudes japonaises sont réputées pour se détendre, il ne faut pas envisager de se baigner dans les enfers. Aux alentours de 100°C... la descente aux "enfers" est assurée! 

Les « Enfers de Beppu » ou Jigoku Meguri

Situés dans les quartiers de Kannawa Onsen et de Kamegawa, les enfers se mêlent aux différents onsens de la ville. Il est d'ailleurs possible d’observer les fumées de cet ensemble depuis un parking d’observation situé en dessous du château.

Les 7 Enfers « officiels » de Beppu se situent dans un secteur géographique restreint. Au nord, se trouvent Umi Jigoku, Yama Jigoku, Kamado Jigoku, Onishi Bozu Jigoku, Shiraike Jigoku ou encore Jigoku Mushi Kobo Kannawa, alors qu’au sud se trouvent Chi-no-Ike Jigoku et Tatsumaki Jigoku. S'il est aisé de rejoindre à pieds les enfers dans une même zone, un bus de ville permet de relier les deux quartiers en 7 minutes (contre 45 minutes de marche).

Pour y pénétrer il faut s'acquitter de la somme 400¥ par enfer. Un pass valable deux jours permet toutefois d’accéder à l’ensemble des enfers pour 1800¥ - si acheté au centre d’information touristique de la gare - ou 2000¥ si acheté au guichet de l’un des enfers. C’est évidemment un incontournable pour qui souhaite déambuler dans chacun des sites. Si comme nous, tu n'en visites que quelques uns, une carte postale te sera donnée en guise de ticket d’entrée. Un petit souvenir que l'on emporte volontiers avec nous.

Une carte "japonaise" montrant les deux quartiers des enfers

Après avoir lu avec attention les différents guides touristiques et blogs, mais surtout après le retour de nos copains de workaway, nous optons pour un "petit" tour de quatre enfers. De la gare de Beppu nous prenons le bus n°26 en direction de la zone sud des enfers...

Chi-no-Ike Jigoku ou "l'étang de sang"

Accueillis par un « démon » rouge, nous commençons notre tour par "l’étang de sang". Après un passage obligatoire par la boutique de souvenirs, nous découvrons le plus vieil enfer du Japon qui doit son nom à sa couleur orangée obtenue en raison de la forte teneur en argile de l'eau.

L'infrastructure est si récente et si bien entretenue qu'il est impossible de croire que cette source sera la plus ancienne. Que ce soit la grande boutique de souvenirs, le sol pavé, la petite cascade, l'observatoire aménagé pour observer les fumées d'en haut, les tables de pique-nique disposées aux côté de vending-machine (distributeurs de boissons) ou encore du bain de pieds moderne, l'authenticité du lieu a laissé place à la satisfaction et au confort des touristes.

D'un point de vue positif cela permet d'avoir les pieds au chaud tout en regardant la fumée s'échapper de cette grande étendue d'eau rouge. Notre déception reste toutefois perceptible. Hormis sa couleur, cet "enfer" ne présente pas d'intérêt particulier.

L'entrée de "L'étang de Sang"

Kamado Jigoku ou "l'enfer du chaudron"

Il va de soi qu'un immense chaudron nous accueille. Kamado Jigoku doit son nom à une ancienne légende. Jadis, du riz aurait été cuit à la vapeur à partir des fumerolles s'échappant du bassin à 90°C de cet enfer. Ce riz aurait été offert à Ujigami, dieu gardien, lors du festival du Sanctuaire Kamado Hachimangu. Cet enfer est depuis associé au chaudron dans lequel mijote de bons petits plats.

Plusieurs bassins sont regroupés dans cet enfer qui rassemble l'ensemble des autres enfers (hors geyser). Si tu ne dois en voir qu'un seul, c'est celui-ci. Au travers d'un circuit piéton bien organisé les différentes sources d'eau chaude aux particularités variées se dévoilent. Bleu cobalt d'un côté, vermillon orangé de l'autre, bassin gris blanchâtre au milieu, remous ou simple fumée, nous nous laissons emporter par le jeu de la découverte.

Au-delà de sa diversité, le côté ludique et pédagogique du parc nous séduit. Des panneaux explicatifs précisent les propriétés de chaque source. Des statues et grillages colorés égaillent le lieu. Diverses activités permettent de tester la chaleur de l'eau au travers nos cinq sens. Des animateurs circulent entre les bassins, des œufs ou du pudding cuits à la vapeur de souffre (très bon au passage) peuvent être achetés dans les snacks, un grand bain de pieds est également disponible. C'est finalement quelques gouttes de pluie, mais surtout la montre qui nous poussent hors du lieu.

L'enfer du Chaudron rassemble tous les Enfers de Beppu

Oniishi Bozu Jigoku ou "l'enfer des bonzes d'Onishii"

Ce jigoku tire son nom des bulles de boue grise jaillissant des eaux bouillonnantes et rappelant la tête rasée des moines bouddhistes. C'est au son des « ploc ploc » de la boue que nous découvrons cet enfer. Une balade apaisante au milieu d'un jardin parfaitement aménagé et d'une végétation diversifiée. Tables et bancs permettent de profiter du calme du lieu tout comme son bain de pieds.

La balade reste toutefois très rapide. Il faut compter entre 10 et 15 minutes maximum (hors bain de pieds) tout en prenant le temps d'observer chacun des bassins où la boue dessine des ronds parfaits. Une vraie œuvre d'art naturelle.

Umi Jigoku ou "l'enfer de la mer"

Situé à 100 mètres d'Oniishi Bozu Jigoku, l'Umi Jigoku tire son nom de son bassin “l'enfer de la mer”. Si l’eau de cette source est à 98°C, c'est surtout sa couleur bleue cobalt rappelant la mer qui en est à l'origine. « L 'enfer de la mer » a été créé lors de l’éruption du Mont Tsurumi il y a plus de 1200 ans. Si le bassin est l'un des plus petits, son grand parc présente de nombreux points d'intérêts.

En franchissant l'accueil un grand étang se dévoile. Un pont vermillon permet de le traverser tout en observant nénuphars, canards et flore tropicale. Si la promenade est agréable, il faut traverser la boutique de souvenirs pour accéder à l'objet de notre convoitise. On notera au passage qu'un musée, uniquement en japonais, expliquant le phénomène des enfers se situe au second étage. A défaut de tout comprendre, nous apprécions la galerie de photos montrant le parc aux différentes saisons.

C'est du balcon du musée que le bassin bleu cobalt se dévoile enfin sous un nuage de fumée. Impressionnant visuellement, c'est davantage le vrombissement permanent qui nous marque. Les fumées sont chaudes, il faut donc faire attention lorsqu'on le contourne. 

Le sanctuaire Hakuryu Inari Okami, marqué par ses toriis rouges qui se détachent du bleu cobalt du bassin, nous attire. En y priant, il peut apporter bien-être aux familles, prospérité dans les affaires ainsi que sécurité sur la route.

La visite se termine sur les hauteurs du parc où se trouvent un enfer de sang, un bain de pieds, mais également une serre tropicale. De nombreuses plantes y grandissent grâce à la chaleur des vapeurs. Des nénuphars peuvent également y être observés de début mai à fin novembre.

Il faut compter entre 30 et 45 minutes de visite pour cet enfer, voire plus si tu n'as pas à courir pour prendre ton bus. Et oui, nous avons rejoins au pas de course la gare routière pour ne pas louper le dernier bus au départ de Kannawa Onsen pour Yufuin... à 16h25! Bye bye petit pudding à la vapeur qui nous faisait de l’œil. Plus qu'ailleurs, il faut être prévoyant à Beppu.

Notre avis

La journée était agréable. On a payé en tout et pour tout 1600 yens par personne pour quatre enfers. Oui c'est mignon, mais nous restons sceptiques sur le côté naturel des lieux. Les enfers sont tellement bien entretenus, les infrastructures sont si neuves, les bassins si bien délimités et contrôlés. Comment ne pas croire que tout cela est issu de la main de l'homme ?

Tuyaux sortant des bassins, jets d’eau limités par des cavités, bains qui se mettent à bouillonner quand on souffle dessus, bref… beaucoup de petites choses qui nous font croire à de la manipulation. Nous sommes bien loin de l’enfer ou plutôt des vapeurs volcaniques vues une semaine plutôt sur le plateau de Tsukahara à proximité de Yufuin. Pour 200 yens, un chemin mène jusqu’au plus petit des cratères (le gros étant trop dangereux) pour observer la fumée s’échapper de la terre. Entre odeur de souffre, roches jaunies, terrain non aménagé, il n'y a pas de doute sur le côté naturel du phénomène.

A l'image de la ville de Beppu, la sensation d'avoir fait des attractions « attrape-touriste » médiatisées au détriment d'autres merveilles naturelles de la région ne nous quitte pas. Comment expliquer qu’à moins de 100 mètres, voire 5 mètres se trouvent des eaux aux couleurs, températures et phénomènes naturels différents ? Pourquoi à un endroit l’eau est-elle bleu, alors que 20 mètres plus loin elle est rouge et que 100 mètres plus loin il s’agit d’une boue grise ? Si cela a sans doute une explication rationnelle que nous n'avons pas obtenu lors de cette journée, nous restons sceptiques (si tu as la réponse à ces questions, merci de nous la faire partager :) )

                                                        Amandine

Informations pratiques

Se rendre aux enfers depuis la station : plusieurs bus permettent de rejoindre les différents enfers. Nous avons pris le n°26 car direct et recommandé. Il faut compter environ 30 minutes de bus et 7 kilomètres pour rejoindre le quartier sud des enfers. Il est impératif de se renseigner en amont au centre d’informations touristiques. Certains bus se trouvent sortie est, d’autres sortie ouest.

Il existe également un bus touristique accessible à partir du pass Meguri, comprenant entrées et trajet en bus. Ce bus propose un tour des sept enfers en 2h30. Nous ne le recommandons pas, il nous a déjà fallu plus de 2 heures pour en faire quatre sans compter les temps de trajet. C'est donc la sensation assurée de survoler chacune des sources chaudes, et vu le prix, ce serait quand même dommage.

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