Un jour à Fuchu, hors des sentiers battus autour de Tokyo

Une semaine après avoir posé nos valises à Tokyo, nous sommes partis à la découverte de la ville de Fuchu. Ville inconnue avant notre arrivée, elle mérite pourtant de s’y arrêter quelques heures pour qui souhaite sortir des sentiers battus. Enfiles tes chaussures, et découvres avec nous les trésors cachés de Fuchu. Let's go! 

Située à 20 minutes en train de la gare de Shinjuku (Tokyo), Fuchû fait partie de la périphérie urbaine de la capitale. S’il y a une certaine continuité urbaine entre ces deux villes, cette petite ville à taille humaine mêle, entre autre, traditions culturelles et nature.   

Peu de guides touristiques évoquent cette ville. On a d’ailleurs trouvé une seule et unique brochure dans les nombreux centres d’informations tokyoïtes… Tu dois très certainement te demander pourquoi nous nous y sommes rendus une semaine après notre arrivée sur le sol nippon?

Nous avons profité de notre première semaine pour prendre nos repères, mais également pour faire un cadre général de programme pour la suite. Entre centres d’informations touristiques, sites web, nous avons trouvé de nombreuses informations, dont des sites recensant les différents événements. Sur celui de Tokyo Cheapo (www.tokyocheapo.com) nous avons trouvé de nombreux matsuri dont le festival d’automne d’Okunitama-jinja shrine, qui nous a beaucoup intrigué. Connu aussi sous le nom de festival de la châtaignes, en raison de l’importante production de châtaignes dans la région en début du siècle, nous y sommes allés par curiosité, mais surtout par gourmandise… Nous avons donc profité de ce festival pour passer la journée à Fuchû, à la découverte de cette ville et de ses trésors cachés!

Une journée à Fuchû : que faire et quoi visiter?

La ville de Fuchû ne fait pas exception. On y trouve de nombreux édifices religieux que ce soit des temples, des sanctuaires ou même des cimetières. Leur visite est donc inévitable. Retour sur nos coups de cœur du jour (et pas que…)!

1° Le Sanctuaire Okunitama-jinja: petit temple connu pour ses vertus favorisant la formation des couples et éloignant le mauvais sort. Sa porte principale est impressionnante. Elle abrite 4 grands bouddhas représentant différents personnages. Elle donne accès à une petite cour intérieure très bien entretenue entourée par plusieurs bâtiments dont le bâtiment principal. Outre cette porte, l’architecture du reste du sanctuaire nous a peu marqué. Nous étions surtout intrigués par les familles très bien vêtues qui menaient leur nourrisson au sanctuaire. Après coup nous avons appris que selon la tradition les enfants doivent être portés au temple ou sanctuaire à plusieurs stades, au fur et à mesure qu’ils grandissent.

Ce sanctuaire nous a surtout marqué pour son matsuri éponyme. Il y a d’ailleurs de nombreux matsuri tout au long de l’année qui a priori méritent le coup d’oeil.

Malgré son nom de Festival de la châtaigne, nous n’en avons pas goûté une seule. Notre gourmandise qui nous a fait venir ici était un peu déçue, mais seulement un tout petit peu. Il n’y avait qu’un seul stand et au vu du prix des châtaignes, on comprend qu’elles sont rares dans la région actuellement. Ce sont surtout nos yeux et notre esprit qui se sont nourris de tant de beautés. 260 lanternes en papier éclairent le chemin menant à la porte principale puis au sanctuaire (nous ne les avons pas compter, on fait donc confiance aux organisateurs…). D’abord blanches puis rouges, des dessins uniques fait mains habillent les lanternes. Des dessins d’enfants comme d’adultes, de très bons dessinateurs et des amateurs. Les lanternes sont toutes plus magnifiques les unes que les autres de jour, mais encore plus de nuit lorsqu’elles s’illuminent. Elles accompagnent les nombreux stands entreposés le long du chemin permettant d’acheter nourriture et boissons, et dans certains cas de manger sur place.

Dans la journée plusieurs représentations de théâtre Noh ont eût lieu. Nous avons découvert ce genre théâtral au Japon (malgré les nombreuses représentations à Aix…). Très beau à voir nous prenons vraiment plaisir à le regarder, et surtout nous nous prenons au jeu. Arrivés à chaque fois en cours, il est difficile pour nous de comprendre le sens de la pièce, d’autant que nos connaissances en Noh ou Nô sont limitées. Théâtre qui a pour objectif de nous faire vivre des émotions au travers d’un drame lyrique, nous espérons pouvoir regarder un jour une pièce du début à la fin afin de se laisser envahir par l’émotion qui se dégage du jeu des acteurs.

Des émotions on en voulait, et on en a eu avec la parade qui a pris place à la tombée de la nuit. Un monde magique et féerique a pris place sous nos yeux. Chacun à leur tour les différents quartiers de la ville ont mené leur propre char décoré et animé pour l’occasion sur l’avenue principale. De nombreuses personnes se trouvent autour du char pour le tirer mais aussi le diriger. Celles sur le char animent la parade. Habillées en habits traditionnels, coiffées et très souvent le visage caché par un masque, il y a aussi bien des enfants que des adultes.

A la tombée de la nuit, les chars partent de leur quartier respectif et rejoignent le temple. Stationnés le long de l’avenue Babadaimon no keyaki namiki, les acteurs, danseurs et musiciens nous on ravis d'un spectacle continu pendant 1h30. Nous avons donc déambulé entre musiques, danses et théâtre … un vrai régal pour les yeux et les oreilles.

2° Le temple Koanji: après autant d’enchantement, il nous fallait bien une petite déception. Indiqué sur la carte touristique, nous avons cherché désespérément ce temple. Après une première tentative dans la matinée en nous baladant dans les rues de la ville, qui au passage sont très mignonnes, on retente notre chance dans l’après-midi, les yeux collés à la carte.

On tourne encore et encore, et cela se solde encore par un échec. Ce malgré l’aide d’un japonais anglophone qui nous voyant désespéré nous accoste. Cerise sur le gâteau, il ne sait pas lui même où il se trouve! Il nous dirige sans être certain vers un temple à proximité, nous retrouve devant, et s’excuse de ne pas être en mesure de nous aider davantage. Ce temple est donc un mystère pour nous, mais à priori pour les habitants de la ville aussi...

Alors si vous l’avez trouvé ou que vous le trouvez on est preneur de l’info! On commence sérieusement à douter de notre capacité à lire les plans japonais … ;)

3° Le temple Myoko-in: En entrant comme à notre habitude par curiosité mais surtout par une porte dérobée, on découvre avec surprise un petit coin de verdure en terrasse très arboré. Émerveillés, nous descendons les escaliers en direction du temple et de son cimetière. Nous arrivons de suite sur une porte rouge vermillon. Magnifique, elle vaut le détour à elle seule. Nous en faisons le tour sans nous aventurer plus loin, le matsuri commença. Toutefois, d’après le guide, il y a un magnifique petit bois de bambous dans son enceinte...

4° Le cimetière de Tama: Cela doit vous surprendre. Il est effectivement bizarre pour nous français de visiter un cimetière. Cependant au Japon le rapport à la mort est différent. Les cimetières sont certes un lieu de recueillement, mais ce sont surtout des lieux de vie et de joie. Les gens s’y baladent et les guides touristiques nous invitent même à les découvrir. Les cimetières de façon générale, comme celui-ci sont arborés et fleuris. Ils sont bien entretenus et de nombreuses familles viennent prier pour leurs proches disparus.

Ce cimetière est traversé par une grande allée. De nombreuses personnes l’utilisent pour aller de part et d’autre de la ville en vélo ou à pieds. On comprend aisément que vous ne soyez pas à l’aise avec l’idée de visiter un cimetière japonais. Celui de Tama est le premier que nous avons découvert, et nous y sommes restés peu de temps. Ces 5 minutes nous ont suffit pour découvrir l’ambiance particulière, et très différente, qui y règne. On ne pleure pas la mort, on célèbre la vie!

Les sites religieux c'est bien, mais amoureux de la nature et de la marche, nous nous devions de visiter les parcs et autres étendues vertes de cette ville. On vous recommande d’ailleurs vivement de vous y balader pour déjeuner, se détendre, passer un moment en famille en pleine nature ou tout simplement être au calme.

1° Fuchu-no-mori park : ce grand parc propose de nombreux équipements sportifs (tennis, baseball, foot, aire de jeux pour enfants…) mais également de grandes étendues de verdure, une fontaine, un petit jardin japonais avec cascade, une petite étendue d’eau ainsi qu’un sous-bois. De nombreuses familles se trouvaient là pour la journée. Elles avaient installées leur tente, se reposaient en famille ou jouaient avec leurs enfants. Nous y avons pique-niqué et le lieu était vraiment reposant et apaisant. On a pu observer un match de baseball féminin junior, et au vu de leur jeune âge c’était déjà très impressionnant.

2° Sengenyama park : Grâce à ce parc nous nous sommes retrouvés dans la forêt quelques instants. Un bois légèrement vallonné (80 mètres de dénivelé) où la nature est reine et est laissée à l’état sauvage : immenses toiles d’araignées, herbe non coupée, chemin de terre… La balade dans ces petits chemins est vraiment agréable. Des tables ainsi qu’un petit abris sont présents. La vue sur les montagnes entourant la ville, ainsi que sur le Mont Fuji quand le ciel est dégagé - nous n’avons malheureusement pas eu cette chance - est magnifique. Un petit sanctuaire est situé tout en haut de la colline au centre d’un cercle formé par les arbres. De grands escaliers et plusieurs petits toriis en pierres y mènent. Un pont en bois très esthétique traverse la route et rejoint une autre partie plus boisée semblant encore plus sauvage. N’étant pas indiquée sur la carte, et surtout parce que notre temps est limité nous ne nous y aventurons pas. Ce bois nous transportent ailleurs et nous ramène dans nos forêts françaises quelques instants. Seules les grosses araignées noires et jaunes posées sur leurs toiles d'un mètre d'envergure nous rappellent à la réalité...

En dehors des parcs et des édifices religieux, il est possible aussi de découvrir d’autres choses. Là encore notre conseil reste de se perdre dans cette ville qui a beaucoup de charmes cachés. Nous aurions aimé nous balader dans le parc longeant la rivière Tamagawa situé plus en contrebas. En plein centre ville il est possible de profiter des centres commerciaux, mais surtout de la célèbre avenue Babadaimon no Keyaki Namiki. Sur plus de 500m les zelkovas (arbres japonais) forment un tunnel. Pour ceux qui connaissent, cela nous a beaucoup fait penser au feux platanes du Cours Mirabeau à Aix-en-Provence. Le tunnel était quand même plus impressionnant à Aix (un peu chauvin sur les bords, on est bien d’accordˆˆ), le cours étant plus large et entrecoupé de fontaines. C’était en tout cas très agréable de s’y balader.

Pour sortir du quotidien tokyoïte, pour sortir des sentiers battus pendant ses vacances japonaises, pour admirer un matsuri local peu fréquenté par les touristes étrangers et japonais, Fuchû est une destination idéale. Ce n’est toutefois pas l’endroit à faire absolument si vous avez peu de temps, ou alors combiné cette visite avec une randonnée vers le Mont Takao situé à proximité ou tout autre point d’intérêt de la région.

Fuchû est pour nous un très bon souvenir grâce notamment au matsuri local que nous avons pu faire aisément sans être bousculés. Une visite imprévue saisie alors que l’opportunité se présentait, et qui nous a ravie.

                                                       Amandine

Suggestion d'itinéraire

Longueur : environ 15 km

Durée : tout dépend des temps de pause, de vos intérêts, … et de votre allure de marche

Itinéraire :

Station de Fuchu ► centre d’information touristique ► Okunitama-jinja ►se perdre dans les ruelles à la recherche du Koanji ►rejoindre l’avenue Babadaimon Zelkova Trees ► Fuchu no mori park ► Sengenyama Park ► Cimetière de Tama ►(suivant les intérêts et la motivation le chemon peut varier) nous sommes redescendus par la route Sengen-Yama dori/ Kyu-Chu dori avant de prendre la route 229 jusqu’au centre de Fuchu ► direction la station de Fuchuhommachi pour voir les derniers temples Konpira Jinja, Myokoin ou encore Anyoji