Workaway au Japon, notre expérience de volontariat face à l'Océan Pacifique

Une année riche en surprises et en imprévus. C’est ce que nous promettait cette aventure nippone. Le workaway est l’un de ces beaux rebondissements. Après avoir passé le mois de décembre à entretenir le domaine d’un ancien diplomate australien, retour sur cette aventure. Enfilez vos bottes, prenez votre pelle et votre scie à mains, on vous embarque entre Océan Pacifique et Bambouseraies. Let’s go!

Faire un workaway pendant notre PVT au Japon est apparu comme une évidence (pour en savoir plus sur le workaway c'est par ici). Après de multiples recherches, c'est dans la préfecture de Chiba, plus précisément à Isumi que nous avons trouvé notre premier travail.

Le domaine de notre hôte est situé au bord de l’Océan Pacifique. Seuls une falaise et un petit sentier nous séparent d’une plage de sable et de la digue où viennent s’écraser les vagues d’un océan agité. Les photos postées par l'hôte nous faisaient rêver. Le rêve est devenu réalité.

Fraîchement sortis du train, notre hôte nous mène dans notre nouvelle demeure. Un immense chalet au milieu d'une végétation luxuriante. Cuisine aménagée, billard, canapé d'angle, télévision 4K, deux chambres ou encore une grande terrasse ensoleillée avec une belle vue visible par de grandes baies vitrées. Cela, juste pour nous deux.

En plus d’un lieu de vie magnifique et très confortable, nous nous sommes sentis comme des princes face aux autres accommodations. Voiture personnelle, nourriture remboursée à hauteur de 800 yens par jour et par personne (environ 6,50 euros), repas au restaurant de temps à autre, kiwis, citrons, mandarines et oranges cueillis dans le jardin, ainsi que du pain offert par notre hôte. Le paradis nous ouvre ses portes...

Derrière autant d’avantages, il faut bien qu’il y ait des inconvénients. Nous ne pouvons pas avoir autant de récompenses en regardant les arbres poussés. Il faut travailler. Couper les bambous, planter des arbustes et des fleurs, nettoyer différents lieux, faire et défaire des clôtures, renforcer les kiwis, cueillir des fruits, planter du gazon, refaire des escaliers, aplanir les terrains, … nettoyer un terrain de tennis. Bref, un travail physique, et parfois laborieux. Il ne faut pas avoir peur de se salir, de se casser un ongle, de forcer, d'avoir des courbatures, … le travail de la terre quel qu’il soit n’est pas de tout repos.

Trois autres workawayers étaient également présents sur le domaine. Chacun dans leur petite maison respective. A les écouter, l’hôte n’est jamais satisfait du travail réalisé. Il trouve tout le temps quelque chose à redire, râle et est assez strict. Est-ce la vérité? Oui et non.

Effectivement, il a des sauts d’humeur en raison de sa maladie, mais il vous accueille toujours avec le sourire le matin. Notre hôte a le cœur sur la main et sait récompenser le travail à sa juste valeur. Mais pour cela, il n'y a pas de secret. Il faut travailler et montrer que l’on en veut. Il faut être autonome. Malheureusement beaucoup de workawayers profitent de sa gentillesse. Malgré son âge il n’est pas dupe. Il sait très bien qui travaille ou non. Comme tout le monde il sera mécontent si le travail est fait en surface ou encore si l’on demande sans cesse l’heure du repas. Il sait par contre remercier pour un travail bien fait, s'excuser pour les travaux difficiles ou lorsqu’il est en tort.

On ne va pas vous mentir, il y a eu des moments difficiles. La première semaine le temps de prendre nos repères et de comprendre l’anglais de notre hôte australien. La dernière semaine parce que nous en avions marre et qu'il était particulièrement fatigués donc plus agressif dans ses propos. Nous avons râlé, beaucoup râlé parce que nous devions deviner ce qu’il avait en tête. Nous devions souvent anticiper ses propos et ses souhaits. Un peu compliqué quand on doit entretenir un domaine dont nous n’avons pas fait tous les contours.

Les punaises de lit sont aussi venues nous rendre visite la première semaine. Une rencontre désagréable pour Matthieu qui est le seul a avoir été piqué. Une grosse après-midi de ménage, on nettoie tout, on range toutes nos affaires, … et heureusement pour nous, il y en a très peu. Première expérience de ce genre, et on espère que ce sera la dernière ^^

Un mois de workaway enrichissant à plusieurs niveaux.

Si sur le plan culturel nous avons peu côtoyé de japonais, nous avons pu découvrir de nouveaux plats lors de nos sorties restos. Je pense notamment au barbecue de coquillages qui a été une belle expérience, un tonkatsu d'un autre monde ou encore un ramen sauce curry divin. 

Nous avons aussi pu nous balader dans le préfecture de Bôsô grâce à notre petite voiture. De la vallée de Yoro à Tateyama en passant par Kawagome, autant d’endroits que nous ne pensions pas visiter lors de cette année. De belles balades entre temples, sanctuaires, châteaux, presqu’île, couchés de soleil sur le Mont Fuji ou encore randonnées sous les momijis. 

Nous avons participé à une vente aux enchères d’arbres et arbustes. Une belle occasion d'observer leur fonctionnement et de découvrir de nouveaux arbres.

A titre personnel, il y a eu beaucoup de repos. Nous avons retrouvé un peu d’intimité et un cadre de vie proche du nôtre en France. Un lieu réconfortant pour passer les fêtes de fin d’année à l’autre bout du monde (découvrez Noël au Japon à travers nos yeux). Nous avons surtout beaucoup appris sur nous-même. Des mots ont été mis sur certains malaises et mal-être, des solutions ont été trouvées, des questions ont eût leur réponse, … Bref un mois nécessaire pour nous retrouver et nous découvrir. Un mois pour nous poser et ainsi poursuivre sereinement la suite de cette belle aventure.

Travailler dans un domaine nous aura surtout permis d’apprendre à manier la scie à mains ou encore la pelle. On peut maintenant ajouter la compétence jardinage à notre CV. Nous sommes venus pour apprendre, nous avons appris. Quelque soit les difficultés c’est génial de voir que les efforts payent et que nous progressons (en jardinage mais surtout en anglais).

Nous avons aussi fait de magnifiques rencontres. Les autres workawayers, notre hôte et son amie, les voisins, les amis de notre hôte, … de belles personnalités, de belles discussions, une nouvelle ouverture d’esprit. On s’enrichit de toutes ces paroles, ces sourires et de tous ces échanges sans frontière.

Pour couronner le tout, j’aurai rapporté avec moi une belle allergie aux bambous (je suis pas dans la m*rd* pour la suite de l'aventure nippone, je vous le dis^^). Deux jours avant le départ, mes bras ont rougi puis m’ont démangé, mon visage a gonflé, … Trois semaines après les marques étaient toujours là, le traitement aussi. Je garde en tête les encouragements du pharmacien qui était désolé pour moi “C’est difficile à traiter…”. Merci cher Monsieur! Plus d'un mois après il y a toujours un peu "d'eczéma" si et là sur le visage, et mes bras sont encore "marbrés" à quelques endroits. Je prends mon mal en patience, seul le temps peut aider! 

Après un tel mois, nous ressortons grandis de cette première aventure en workaway. Une belle expérience qui nous a fait sortir de notre zone de confort, et qui nous a permis de recharger les batteries pour fêter le nouvel an à Tokyo.

                                                                                        Amandine