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PVT Japon : 1 mois, le bilan

  • par Les lions baroudeurs
  • 19 oct., 2019

Déjà 1 mois que nous sommes au Japon, un tout petit peu plus que nous avons quitté la France. Assis chacun dans notre petit coin respectif, c’est avec un bon thé vert, des crêpes maison encore toutes chaudes et de la musique relaxante/un bon manga dans les oreilles que nous nous décidons à faire le bilan du premier mois de cette aventure.

Nous avons déjà fait un premier bilan une semaine après notre arrivée au Japon. Le bilan était plutôt mitigé et très différent pour nous deux. Si les deux premières semaines nous ont finalement beaucoup chamboulées, nous avons fini par trouver nos repères et notre rythme.

Si nous avons eu du mal sur le logement les premiers jours, nous nous sentons dorénavant chez nous. Ce point de repère indispensable nous permet maintenant de penser à la suite de l'aventure. Nous venons de payer le second mois de loyer. Nous savons dès à présent que nous quitterons Tokyo le 18 novembre pour de belles aventures dans le parc national de Chichibu, si nous ne changeons pas d'avis d'ici là. Quoi qu'il en soit, nous avons déjà hâte de découvrir la campagne japonaise.

Avoir son cocon est essentiel pour son bien-être. Quelque soit l’endroit, quelque soit sa forme, sa taille, son confort, … le cocon peut-être matérialisé par de nombreuses choses. Ici un toit et une couette moelleuse nous suffisent pour nous sentir bien. Nous avons amené beaucoup d’affaires avec nous. Du moins, je me rends compte que personnellement j’ai amené beaucoup trop de choses. Finalement, je ne me sers pas de certains objets, de certains habits. On a eu tendance à prévoir pour l’ensemble de l’année, à anticiper toutes les situations, ce qui est sans doute normal et un réflexe humain. Nous savons déjà que nous nous séparerons d’affaires avant notre départ de Tokyo. On se laisse quand même encore 3 semaines afin de s’assurer que nous n’en aurons pas besoin (notamment en raison du changement de temps). Nous allons devoir voyager léger ensuite, puisque cette fois nous porterons notre maison sur le dos.

Avoir son cocon c’est aussi pouvoir échanger avec d’autres personnes, avoir ses points de repères humains. Étant en maison partagée, nous discutons quotidiennement avec les autres locataires. La plupart travaillent ou étudient, nous ne vivons donc pas au même rythme et n’avons pas les mêmes intérêts ici. Toutefois, la cuisine et la randonnée nous réunissent dans bien des cas. Ce sont vraiment deux ancres communes à tous. Venant de divers pays, nous apprenons beaucoup sur chacun. Seul notre anglais conversationnel nous limite dans nos échanges. On est frustré, mais on s’améliore de jour en jour!

Grâce à ces discussions, on a aussi compris que le mal-être ressenti par notre génération en France, se retrouve partout dans le monde. Nous avons tous le même âge et nous cherchons tous notre place. Nous avons tous fait des études, avons déjà travaillé, et nous nous retrouvons là. Si pour les scientifiques qui nous entourent la recherche fait partie de leur quotidien, pour nous autres ingénieurs, juristes, chaudronniers, boulangers... nous avons juste besoin d’un break et de lâcher prise.

Ce sentiment est partagé aussi par les autres pvtistes français que nous avons rencontré ou avec qui nous discutons. Quelque soit les raisons personnelles qui nous ont poussé à venir au Japon, il y avait d’abord un besoin de liberté et de prise de recul sur notre quotidien effréné. Une volonté de remise en question, mais surtout l’envie de ne plus continuer tête baissée vers un avenir dicté.

Prendre la décision de partir était déjà un grand pas vers la réalisation de nos propres choix. Ce premier mois a confirmé ce besoin de se recentrer sur soi-même, de s’écouter mais surtout de prendre sa vie en main et de la choisir.

Ce sont d’ailleurs les mots utilisés par nos amis dans le carnet offert avant notre départ (que nous remplissons chaque jour avec soin). “Il y a 10 ans tu faisais ton entrée à la fac. Aujourd’hui, tu choisis ta vie et nous sommes fiers de vous!!

Après un mois, ce choix de vie a plus que jamais du sens pour nous deux. C’est avec nos propres mots que nous vous livrons nos ressentis sur ces premières semaines à l’autre bout du monde.


Le mot du mois :

Amandine : Surprenant

--> Je suis allée de surprise en surprise tant au niveau des découvertes du pays, que des découvertes de moi-même.

Matthieu : Impatience

Pour ma part, c'est l'envie d'en découvrir toujours plus, d'en apprendre toujours plus, et d'en voir toujours plus !


Ce premier mois en chiffre :

  • 1 alarme de toilettes publiques déclenchée
  • 1 typhon
  • 3 tremblements de terre ressentis
  • 3 jours à Shanghai
  • 1 enregistrement pour une émission de télévision japonaise
  • 5 gages réalisés (ok deux ont été réalisé à moitié donc on les a compté pour 0,5)
  • 337,53 km de marche à pieds, de découvertes et de balades (hors de chez nous et des courses) - on a encore du travail pour préparer notre long trek, et heureusement encore un peu de temps!
  • 7 jours off pour se reposer
  • 7 ans d’amour pour le meilleur et pour le pire

Notre bilan respectif

Amandine

Je ne vais pas revenir sur la première semaine. L’article en question la résume très bien. Passé le choc du changement de vie, mais surtout après avoir trouvé mes repères, la suite du mois s’est plutôt bien passée. On ne change toutefois pas sa façon d’être et sa nature en quelques jours... Par moment cela reste dur. Ce qui est paradoxal, c'est que vivre à l’étranger et loin de tout ce qui nous a construit est plutôt simple actuellement. Je pense avoir une grande capacité d’adaptation et être en mesure de me conditionner rapidement dans un nouveau moule. J’ai également la chance d’être très indépendante et donc solitaire.

Nous échangeons très régulièrement avec nos familles et nos amis via skype mais surtout via les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs aujourd’hui que je prends conscience de la puissance d’internet. Un like ou un commentaire sur une photo, une vue, un petit mot… tant de petites attentions quotidiennes qui nous font chaud au cœur. Il n’y a pas forcément besoin de se parler pour savoir que vous êtes là, que vous suivez nos aventures quotidiennement, et qu’on essaye de vous en faire partager le maximum. On fait au mieux pour suivre les aventures de chacun d’entre vous aussi. C’est plus dur vous êtes nombreux, mais on essaye.

Au bout de ce mois, je me rend compte que la plus grande difficulté est de se retrouver face à soi-même. De se retrouver seule face à ses doutes, à ses interrogations et à ses faiblesses, et d'être confrontée à toutes les réponses qui émergent tout doucement, celles que je suis venue chercher. Je sais maintenant que j’ai eu tendance à les fuir peut-être par peur ou par lâcheté. Peu importe, je me fond dans la masse et je fais comme beaucoup de japonais. Je ne sais pas alors j’évite. Comme eux j’aime quand tout est parfait, j’aime maîtriser ce que j’entreprends. Ici je ne contrôle rien mis à part l’heure du réveil et des repas. J’essaye donc de vivre malgré ces inconnus. Un grand défi, mais je ne m’en sors pas trop mal, enfin je crois... Matthieu m’aide beaucoup aussi.

Il y a encore de grands inconnus dans la suite de notre programme (je ne vous cache pas que c'est stressant par moment), nous avançons tranquillement pour le faire sans pour autant nous fermer des portes pour la suite. Nous étions venu avec l’idée de travailler les 4 premiers mois sur Tokyo. Finalement, nous ne restons que deux mois et nous ne travaillerons pas. Ce n’est pas l’absence de maîtrise de la langue le facteur, puisque nous pourrions trouver si nous le voulions. Mais justement, on ne veut pas actuellement. Nous avons le choix de pouvoir vivre décemment sans travailler. Nous saisissons donc cette opportunité.

Alors oui au début j’ai eu peur. Peur de manquer d’argent. On ne va pas se mentir c’est le nerf de la guerre. On peut vivre d’amour et d’eau fraîche, mais on ne va pas aller bien loin sans argent. Peu à peu je prends conscience que nous avons surtout besoin de peu pour vivre décemment et ne manquer de rien. Sans faire de folie et tout en gardant nos yeux émerveillés d’enfants, ce que nous avons nous suffit.

Découvrir une ville, un nouvel endroit, apprendre une nouvelle langue, mais surtout se dégager du temps pour anticiper un minimum la suite tout en prenant du temps pour soi… ce sont autant de choses qui m’enrichissent au quotidien. Les prochaines semaines me conforteront peut-être dans cette idée ou m’orienteront vers autre chose. J’espère juste que peu à peu cette peur de manquer disparaîtra totalement et que je pourrai vivre pleinement l’expérience. Il y a tant de merveilleuses choses que nous découvrons, tant d’endroits, d’expériences et de belles surprises qui nous attendent.

Si la peur du manque s’est ressenti, c’est surtout la colère de ne pas maîtriser les choses qui a pris le dessus. Il est très frustrant de ne pas pouvoir échanger comme on le souhaite, de ne pas tout comprendre, de ne pas savoir exactement là où je vais. J’ai ainsi pris conscience de ma nature à m'auto flageller et à toujours vouloir aller plus loin. J’aurai pu faire plein de choses avant de partir, si seulement… je n’avais pas vécu tout ce que j’ai vécu. Alors chaque jour j’apprends à lâcher prise davantage. Je fais comme la tortue, j’avance doucement vers mes buts, je fais des erreurs mais j’essaye de parler toujours un peu plus, j’accueille les opportunités, je m’émerveille, et surtout je me félicite! Se féliciter de prendre du temps pour soi, de faire des progrès en japonais, en anglais, en écoute de soi-même et d’autrui, …

J’ai surtout accepté de me reposer. Je me suis surprise à culpabiliser de ne rien faire et de prendre des journées off alors qu’il y a tant à faire. J’en ai pourtant juste besoin. Entre la fatigue accumulée avant le départ et les nombreux changements, nous devons, et nous avons le droit de ne rien faire et de le savourer. C’est ce qui nous permettra de tenir jusqu’au bout.

Ce premier mois m’aura donc permis de me recentrer sur mes priorités, mais surtout d’apprendre à me connaître. J’ai bien entendu découvert des endroits magnifiques. On vous les fait partager petit à petit dans nos différents articles, je ne reviens donc pas dessus dans ce bilan. Je me surprends à aimer écrire, à écrire pour moi mais également pour vous. J’envisage même d’y accorder un peu plus de temps, au moins d’écrire un petit peu chaque jour. Je suis certaine d’une chose : je suis exactement là où je dois être à cet instant!

Ma photo pour résumer ce mois
Un résumé parfait de ce mois : une balade, des arbres, une table démesurée, un grain de folie, le lâcher prise, la confiance en soi, une méthode Pilate imparfaite. Bref, tout simplement la vie!
Matthieu

Ce premier mois a été une véritable découverte de la vie japonaise. J'ai lu tellement de mangas ou encore d'articles divers et variés sur le Japon, que j'avais vraiment peur d'en attendre trop sur ce pays et d'être déçu. Eh ben pas du tout ! En toute franchise je me suis très vite habitué aux façons de faire des japonais (courses quotidiennes, inclinaison de politesse, ...). La seule frustration : le manque de vocabulaire!

Les Japonais sont très accueillants, d'une politesse exemplaire (même trop par moment) et surtout d'une assistance sans faille. Je ne compte plus le nombre de personnes qui sont venues vers nous pour nous aider à trouver notre chemin ou tout simplement nous souhaiter la bienvenue et un bon voyage dans le Pays du soleil levant.

La ville de Tokyo en elle même n'est pas déplaisante. Chaque arrondissement a sa propre personnalité. Des quartiers très naturels, d'autres très traditionnels ou au contraire des quartiers très futuristes, électroniques, voire très sophistiqués. Jusqu'à présent j'ai préféré quand même le peu qu'on a pu voir de la périphérie de Tokyo. L'arrondissement de Setagaya et son Hanabi, ou encore la ville de Kawagoe avec son saut dans le temps!  Quoi qu'il en soit j'ai vraiment hâte de voir la campagne Japonaise. J'en ai déjà les yeux qui pétillent.

Plus on s'écarte de Tokyo, plus j'ai l'impression que les paysages changent, et les choses à faire aussi ! Il y a énormément à découvrir dans ce pays. Je me répète mais j'ai vraiment hâte !

Tous les jours, une nouvelle expérience, de nouvelles découvertes et surtout d’événements inattendus s'offrent à nous ! Typhons, tremblement de terre, interview, tortue géante (oui oui)... mais surtout la découverte de la culture et des traditions, du mode de vie des japonais, de leur façon d'agir souvent en contradiction avec le mode de vie occidental... On ne sait pas où donner de la tête.

Étonnamment je pensais être beaucoup plus déstabilisé par la vie à l'étranger. Je me sens totalement à mon aise, je vis au jour le jour (peut être un peu trop d'après Amandine - NB d'Amandine : un voyage s'anticipe surtout quand on ne travaille pas - fin de la parenthèse) et je profite de tous les types de paysages. J'ai même pris goût à cuisiner. Rien de compliqué pour le moment, des onigiris et des ramens, mais on se régale ! Au final la mentalité que j'ai actuellement est similaire à la première semaine. Je suis vraiment comblé de bonheur.

Un autre challenge pour les prochaines semaines : en apprendre davantage sur la photo pour continuer, je l'espère, à vous faire vivre notre voyage au travers de mes clichés.

Ma photo pour résumer ce mois
Sans réfléchir, ma photo du mois est celle-ci prise dans le parc d'Ueno. Malgré les obstacles ou encore les nuages, le soleil arrive tout le temps à percer et à embellir notre vision des choses.

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