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PVT Japon : bilan des 5 mois

  • par Les lions baroudeurs
  • 26 févr., 2020

Chococro, c’est désormais le nom de mon café préféré. C’est aussi ici que je m’exile en cette fin d’après-midi pour rédiger ces lignes. Thé chaud au yuzu, citron acide asiatique, et croissant fourré au chocolat m’accompagnent dans cette ambiance calfeutrée et cozy au son des discussions japonaises. Si nous devons retenir une seule chose de ce cinquième mois, c’est de saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent et de savourer chacun des petits plaisirs quotidiens. Je vous dis tout. Let’s go!

Seule ombre au tableau du jour, la cigarette. Il n’est malheureusement pas rare de tomber dans des cafés ou restaurants où la zone fumeur n’est pas cloisonnée. Je passe outre mon aversion pour cette odeur pour profiter pleinement de ce moment. Cela me rappelle à quel point j’aime la France sur de nombreux aspects.

Il faut partir à l’autre bout du monde pour se rendre compte de la chance que l’on a de vivre en France. Nous sommes libres de nos mouvements. Nous avons notre libre-arbitre. Nous avons la chance d’avoir du temps pour profiter de nos familles, de nos amis, d’avoir des jours de repos et des vacances pour tout simplement sortir de l'adage "métro, boulot, dodo". En France tout est possible. Nous avons l’opportunité de décider de notre avenir et de faire nos propres choix.

Loin d'être une dictature, le Japon nous laisse une toute autre sensation. Un contrôle permanent ou plutôt une déresponsabilisation quotidienne. Sortez des règles établies, sortez du cadre tracé et les japonais sont perdus. Il y a peu de place pour le libre-arbitre. Nous le constatons au quotidien. En déposant nos valises dans le service de transport, aux toilettes avec le rappel constant de comment s’installer pour faire vos besoins, les flèches indiquant la direction dans les escaliers… Au risque d’en choquer certains d’entre vous, sur de nombreux points les japonais semblent être assistés. Autre pays, autre culture, autres mœurs me direz-vous! Vous avez sans doute raison. Mais vous ne nous enlèverez pas cette sensation qui nous suit au quotidien. Peut-être est-ce le fruit de notre imagination, la réalité ou un mixte des deux, nul ne le sait vraiment.

Ce cinquième mois aura mis en lumière une chose. Nous sommes heureux et nous décidons de voir notre monde sous un regard positif et optimiste (sans pour autant vivre dans le monde des bisounours). Malgré les différentes épreuves traversées ces dernières années, nous avons toujours eu envie de sourire, de rire, de profiter de chaque instant et de créer les conditions quotidiennes de notre bonheur. Pour nous en rendre compte cinq mois loin d’une France et d’un environnement négatif ont été nécessaire.

On arrête désormais de se mentir! Plutôt que de profiter de tout ce que nous avons, de toutes ces opportunités, de nos chances, les français passent leur temps à se plaindre et à se faire plaindre. Attention, il y a aussi de nombreuses personnes positives et motivantes. Malheureusement, beaucoup trop préfèrent se concentrer sur ces petits aspects négatifs et insignifiants de leur vie ou de celle des autres plutôt que de cultiver leur bonheur au travers des petits plaisirs quotidiens. Si j’en parle c’est que ce mois-ci nous en avons fait les frais, ou du moins l’aura mis en lumière. Des personnes jalouses de notre bonheur ou tout simplement ancrées sur les aspects négatifs de la vie. Qu’elles nous lisent ou non, c’est à ces personnes désormais que j’écris. Nous espérons que vous trouverez vous aussi la force de sortir de ce cercle négatif et de créer les conditions d’une vie apaisée et heureuse. 

Ce voyage,  vu comme une chance pour certains, n’en n'est pas. Ce voyage est un choix. Un opportunité saisie, une succession de choix et de compromis qui nous ont conduit ici. Ce voyage lui-même est fait de décisions. Nous sommes les seuls à décider de notre lendemain. Il y a parfois des coups de pouce, d’autre fois des embûches que l'on se créé ou pas. Quoi qu’il en soit, la seule chose qui définit le positif ou le négatif d’une situation est la façon dont nous décidons de la voir.

Toutes les merveilleuses choses que nous avons vécu ce cinquième mois sont la conséquence de tous nos choix. Nous avons choisi de travailler dans un restaurant tout en sachant que cela me confronterai à un aspect sombre de ma personnalité. Nous avons décidé de randonner à proximité d’un volcan actif malgré les dangers (bon ok maitrisés). Nous avons accepté de collaborer avec Voyapon, de devenir rédacteurs pour leur site internet et de vivre des expériences qui nous semblaient inaccessibles. Nous avons décidé de visiter les enfers de Beppu malgré les retours négatifs de nos amis, et nous avons été déçus. Nous avons décidé de vivre à Osaka pendant 18 jours. Là encore, une grande déception, mais au final une excellente occasion de nous reposer. Pour tous ces choix, pour toutes ces aventures il y a du positif et du négatif. En racontant notre quotidien sur les aspects plus positifs sur les réseaux sociaux, nous décidons de placer le curseur de nos regards sur le positif. L’histoire serait tout autre avec une vision négative. La prise de poids, la fatigue accumulée, la déception et peut-être l’envie de rentrer… Qui sait?

Nous pourrions vous raconter nos petits malheurs quotidiens. Y en a t’il d’ailleurs des malheurs quotidiens? Il y a des déceptions par rapport à des attentes trop grandes. Il y a de l’énervement à cause d’une fatigue accumulée. Il y a des remises en question personnelles difficiles à entendre puis à accepter. Je pourrai vous raconter longuement les regards noirs lancés à deux dames installées avec leur clope dans la zone non-fumeur qui ont vite déguerpis. Le seul intérêt? Cultiver la colère d’un instant, s’attarder sur des points négatifs du quotidien qui ne changent en rien nos vies.

Lors de ce cinquième mois nous avons pris une décision importante. Nous ferons tout pour conserver notre optimisme et nos yeux positifs sur le monde qui nous entoure avec un regard critique et averti. Si cela peut-être en prime aussi contagieux que la grippe (le coronavirus ne l’est pas assez), nous serons ravis :)

                                                       Amandine

Ce mois en chiffres

  • 1 trajet en avion de Fukuoka à Niigata,
  • 1 premier trajet en bus de nuit,
  • 1 premier voyage en coopération avec Voyapon,
  • 1 restaurant privatisé,
  • 1 repas dans un temple où nous avons gouté la cuisine des moines bouddhistes shôjin ryôri,
  • 1 randonnée à proximité d’un volcan en activité,
  • 1 auberge de jeunesse pour nous seuls,
  • 1 séance de méditation zen,
  • 1 coup de gueule sur les réseaux sociaux contre les personnes négatives,
  • 1 fugu de dégusté (vous savez ce poisson-globe réputé mortel si mal préparé),
  • 2 nuits en dortoirs de luxe,
  • 2 trajets en ferry,
  • 2 déceptions touristiques,
  • 2 momies,
  • 3 îles visitées,
  • 3 toki (ibis nippon) aperçus dans les rizières,
  • 3 kilos en plus sur la balance,
  • 7 préfectures visitées,
  • d’inombrables magnifiques coucher de soleil,
  • et tant d’autres choses que nous avons arrêté de compter.

Le mot du mois

Amandine : Magique

Ce cinquième mois est décidemment celui de la magie. J’ai réalisé de nombreux rêves parfois inavoués, parfois inespérés. Pourtant quitter notre deuxième workaway a été assez difficile. Nous avions recréé une famille. Nous avons fait de merveilleuses rencontres et lié de nouvelles amitiés dans un lieu magnifique avec en toile de fond les montagnes. Voilà, toutes les bonnes choses ont une fin. C’est pour des aventures encore plus fabuleuses que nous avons quitté Yufuin.

Observer Kumamoto de nuit depuis le repère secret des amoureux. Marcher sur le Mont Aso en activité. Assister à de nombreux et précieux coucher de soleil. Faire une première séance de méditation zazen dans un temple. Discuter avec des prêtres bouddhistes. Avoir mes premiers goshuin, ces tampons des temples bouddhistes. Goûter au fugu ou poisson-globe. Déguster la cuisine ascétique des moines bouddhistes. Voyager dans le cadre d’un partenariat pour tester des activités et des lieux. Ecrire pour permettre à des collectivités de sortir de l’ombre. Découvrir, encore découvrir et être toujours plus émerveillés (je l’avoue presque toujours)…

En l’écrivant je prends conscience de tout ce que nous avons vécu ces derniers jours. Je l’imaginais, j’en rêvais, mais jamais je ne pensais le réaliser. Ce cinquième mois m’a rappelé ma devise, mon leitmotiv “Quand on veut, on peut. Tout est possible si l’on s’en donne les moyens”.

Matthieu : Nature

Ce mois ci a confirmé mes pensées. Je souhaite vivre au fin fond de la campagne et être entouré de forêts et d'animaux.

Les expériences vécues ces derniers mois m'ont permises de mettre en lumière mes besoins et mes principes. Etre entouré des bonnes personnes, arriver à écouter les besoins que j'ai en fonction du moment ou encore être loin de toute négativité. La nature est une révélation. Elle me permet de vivre sereinement.

Je ne me suis jamais senti autant en harmonie que ces deux derniers mois. D'Isumi à Yufuin, de Niigata et ses alentours à Tsuruoka, je sais désormais ce que je veux. Nous sommes depuis revenus en ville, et plus particulièrement à Osaka. Le monde, le bruit et la pollution ont fait office d'un choc dur à encaisser.

Je n'ai désormais qu'une envie, reprendre la tente à l'arrivée du beau temps et marcher en plein milieu de la nature. Heureusement, c'est ce qu'il nous attend pour le restant du séjour au Japon!

La photo du mois
Amandine : Kumamoto, après de premières heures assez difficile, c'est finalement toutes les magnifiques découvertes, paroles et sourires des heures suivantes que je retiens. Le positif nous tire vers le haut, et ici sur l'observatoire de la ville! 
Matthieu :  Cette photo représente bien ce dernier mois : une mer de tranquillité dans laquelle mes besoins se sont révélés (ici symbolisé par le torii) 

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