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PVT Japon : 3 mois, le bilan

  • par Les lions baroudeurs
  • 24 déc., 2019

Un balcon, du soleil, une table de jardin, une forêt de bambous et d’autres magnifiques arbres, le bruit des vagues de l’océan pacifique s’écrasant contre les rochers, le chant des oiseaux, un ciel bleu parsemé de nuages. C’est de ce petit coin de paradis que nous célébrons le quart de notre aventure japonaise. L’heure est au bilan. On te dit tout sur ce troisième mois!

Le sommet de Gozenyama, fatiguées de la veille mais charmés par la beauté du lieu

Déjà trois mois que nous avons quitté la France. Le temps défile à toute vitesse et ce n’est une surprise pour personne. Je me remémore encore quand mes grands-parents me disaient “Plus tu vieillis et plus le temps passe vite”. Ils ont raison. Beaucoup plus de choses à penser, moins de temps libre pour soi, pour s’asseoir et seulement penser au temps qui défile. Nous occupons constamment nos journées et oublions de ne rien faire. Ceux qui s'octroient ce temps et savoure ce moment ont tout compris. Ils préservent leur capital santé.

En trois mois nous avons vécus tellement de choses différentes, nous avons découverts tant de beaux endroits, rencontrés tant de belles personnes que nous avons la sensation qu’une année s’est écoulée. Ce troisième mois, sans doute plus que les autres, restera le mois de la transition de ce PVT (visa vacances-travail). Un mois riche en première fois et en découvertes aussi bien sur le Japon que sur nous même.

Nous avions hâte de quitter Tokyo, mais s’attendait-on à vivre un mois aussi magique? Je ne crois pas. Ces dernières semaines nous avons appris à lâcher-prise, à s’ouvrir aux imprévus et surtout à saisir les opportunités. Nous avons obtenu bien plus que nous ne pouvions imaginer.

Je ne vais pas revenir sur nos différents séjours que tu peux découvrir au fil du temps sur le blog. Ce bilan va surtout être l’occasion d’aborder deux sujets : nos premières fois, mais également de répondre à une question qui nous a été posé : “Est-ce que vous nous manquez?”. Sur ce dernier point, nos ressentis étant totalement différents nous y répondons dans nos bilans respectifs.

Le mois des premières fois

Sommes-nous sortis de notre zone de confort lors de ce troisième mois? Peut-être. Je ne sais comment expliquer tout ce qu’on a vécu. Nous avons fait beaucoup de choses différentes et nouvelles sans nous poser de questions. Tout s’est déroulé très naturellement et sans réelles difficultés. Nous avons pris les choses l’une après l’autre et avons franchit chaque étape.

Les premières fois sont souvent les plus dures. Nous ne savons pas où nous allons, et cela peut créer beaucoup d’inquiétudes. Heureusement, à deux nous sommes toujours plus forts. C’est donc main dans la main que nous avons réalisé ces nouvelles choses (presque) toujours sans crainte et avec le sourire. Bon, je vous l'accorde, il y en a quand même beaucoup qui ne demandent pas trop d’effort... :

  • quitter Tokyo sans savoir où nous allions dormir les 4 nuits suivantes,
  • premier camping à la japonaise,
  • premier trek de deux jours dans le parc de Chichibu-tama,
  • première nuit en refuge dans les montagnes japonaises,
  • premier feu de camp au bord d’une rivière,
  • conduire avec des singes traversant la route,
  • premier bain de pieds,
  • premier onsen,
  • croiser son premier serpent,
  • première crevaison de toute notre vie de conducteurs au-milieu de la montagne japonaise,
  • premier mac do (celui-là il est simple),
  • voir la neige tomber,
  • première nuit en ryokan avec yukata et repas kaiseki (on te le fait découvrir très bientôt)
  • première nuit en auberge de jeunesse,
  • premier workaway,
  • apprendre à entretenir un jardin, planter des arbres, couper des bambous, …
  • première maison au Japon (et sans doute dernière) pour nous deux,
  • premier partenariat,
  • premiers dodos dans une voiture dans une michi-no-eki (aire de repos),
  • premier sushi-go-round,
  • premières punaises de lit,
  • ...

Il y a sans doute de nombreuses choses que j’ai oublié. Toutes ces premières fois se sont déroulées en anglais et en japonais. Nous nous sommes donc surtout confrontés à de nouvelles langues. Nous nous améliorons au quotidien. Lors de ce troisième mois la campagne japonaise nous a ouvert les portes d'un Japon authentique et traditionnel. Nous avons beaucoup appris sur la culture japonaise et sur les modes de vie. Plus que jamais nous savons que nous devons continuer la suite de l’aventure dans des endroits plus naturels et éloignés de la horde touristique. Cela ne nous empêchera pas de faire les touristes... nous sommes aussi venus pour voir les points d’intérêts majeurs...

Ce mois en chiffres

  • 5 préfectures visitées
  • une douzaine de paninis de chez 7 Eleven
  • un nombre incalculable d’arrêts dans un 7 Eleven
  • 1 crevaison
  • 1 batterie HS
  • 1 brûlure à la bouillotte
  • 3 onsens dont 1 privatif
  • 7 types de logements différents
  • 2 voitures différentes
  • de nombreuses belles rencontres
  • 2 beaux points de vue sur le Mont Fuji (et nous étions seuls)
  • 1 jour de neige

Notre premier ryokan, une expérience vraiment incroyable! On en retiens une superbe nuit et des repas beaucoup trop copieux

Le mot du mois

Amandine : irréel

Pour la première fois j’ai eu la sensation de vivre dans un film de Noël, tu sais celui où l’héroïne rencontre x ou y problème. A la fin tout devient claire et simple, elle a enfin trouvé ce qu’il y a sous son nez depuis des années. J’ai vécu la même chose.

Matthieu : questionnement

Trop de temps pour réfléchir, et trop de temps pour penser à ce que j'évitais en France. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir des étoiles plein les yeux en vivant cette superbe expérience !

Nos bilans respectifs : est-ce que vous nous manquez?

Amandine

Je suis passée par tellement d’émotions. Nous avons découvert tant de choses. Il est difficile de savoir par où commencer. Je ne reviendrai pas sur ce que nous avons vécu. Nous le partageons au fur et à mesure sur les réseaux sociaux et sur le blog. Je peux parler de l’idée de vouloir tout arrêter. Arrêter l’aventure, arrêter les réseaux sociaux, le blog. Nous savions que le troisième mois ne serait pas de tout repos. Nous étions prévenus. Une habitude met 90 jours à s’ancrer. Nous devons donc nous habituer à ne pas avoir de vrai chez nous, à être loin de notre quotidien, de nos familles et de nos amis. Et tout ça au milieu d’un petit road-trip. Mais on gère!

Dans ces moments on se pose une question : pourquoi être partis? Quel était l’objectif de départ? C’est en évoquant les réponses que petit à petit tout rentre dans l’ordre. Je me répète encore et toujours, mais il est difficile de se retrouver confronter à soi-même. On continue de déblayer des couches ancrées depuis quelques années déjà. On les découvre, les dépoussières, les accueille, les décortiques pour finir par les accepter.

Accepter est sans doute le plus difficile. C’est accepter son caractère, accepter que nous pouvons l’améliorer mais pas le changer. C’est aussi accepter son impuissance dans certaines situations, accepter de ne rien faire et surtout accepter de vivre sa vie à l’instant présent.

C’est donc au milieu d’une grosse phase de travail personnel que ce mois irréel s’est déroulé. Nous sommes allés de surprises en surprises, de cadeaux en cadeaux. Nous sommes allés au-delà de notre zone de confort et nous avons été amplement récompensés. Nous saisissons chaque opportunité et la vie nous le rend si bien au quotidien.

Je coupe des bambous beaucoup trop souvent à mon goût, j’ai mal aux mains, mes bras sont griffés de partout, j’ai des bleus énormes sur les jambes. J’ai des boutons immondes plein la tronche que je n’arrive pas à faire partir, j’ai une brûlure en cours de cicatrisation depuis trois semaines sur le mollet droit (on ne s’inquiète pas, pas d’infection) à priori à cause d’une bouillotte... mais je suis si heureuse de faire tout ça. Heureuse de vivre cette expérience magique au quotidien. Être perchée en haut d’un mur pour couper des bambous, s’octroyer une pause pour se plonger dans les vagues de l’Océan Pacifique, fermer les yeux et sourire. J’ai juste une chose à dire : merci!

Pendant ce mois j’ai d’ailleurs pu expérimenter le : “je n’ai rien à penser” pendant une randonnée, du moins j’en ai pris conscience. Cela m’a tellement perturbé que je pensais à quoi je pouvais penser… Je sais que je suis tordue, mais j’ai fini par juste faire ce que je fais sans réfléchir dans ces moments là : observer la nature et vivre pleinement le moment présent. Toute une expérience.

A la question “Est-ce que vous me manquez?”, je vais sans doute en décevoir certains d’entre vous, mais non. Ce n’est pas un non aussi tranché. J’aimerai pouvoir faire des balades avec vous, discuter de visu, boire un verre, … bref partager un moment. Je crois que le plus dur finalement c’est de ne pas être présente pour les moments importants d’une vie. Je pense à l’anniversaire d’Eliott, à la naissance de Maël, aux nouvelles grossesses, aux anniversaires tout court, les moments moins funs aussi … Ce sera donc sans doute plus difficile pour ses fêtes de fin d'année, et surtout un vrai challenge. C’est un peu une institution, mais on a bien l’intention de tout faire pour le vivre en direct avec vous tous. Il va falloir d’ailleurs qu’on réfléchisse à l’heure à laquelle on se souhaitera la bonne année...

Quoi qu’il en soit, trois raisons expliquent l’absence de manque.

1° Les moyens de communication à notre disposition sont si nombreux que nous avons des contacts réguliers voire quotidien. On ne peut pas ressentir le manque quand il n’y a pas de rupture.

2° Après avoir vécue six ans dans les Bouches-du-Rhône j’ai pris l’habitude de ne pas vous voir aussi souvent, donc forcément ça aide.

3° Nous sommes très régulièrement entourés par d’autres personnes, et constamment ensemble. Nous avons donc des interactions sociales et même des fois un peu trop à mon goût, surtout ces derniers jours. L’associable que je suis refait surface ces derniers temps. A force de déblayer des couches, j’ai pris conscience que l’une de mes envies les plus profondes est d’être seule (mais vraiment seule) pendant quelques temps et de ne n’avoir à faire que ce que j’ai envie quand j’ai envie sans contraintes géographiques, temporelles, administratives … Je ne sais pas encore quand je le ferai, mais le Japon sera peut-être l’opportunité de le faire ou alors au retour en France. Quoi qu’il en soit je dois réaliser ce besoin pour me sentir bien.

Un troisième mois riche en émotions, en découvertes, en cadeaux, … Une aventure extraordinaire qui nous mène toujours plus loin vers l’inconnu et le bonheur.

Matthieu

On pourra dire que ce troisième mois m'aura fait voyager!

La visite du parc national de Chichibu a été une véritable merveille! Des couleurs automnales éclatantes, des randonnées avec des panoramas à couper le souffle, des feux de camps dans un camping à la nuit dans un refuge de montagne. Levé de soleil sur Tokyo à 1400 mètres d'altitude... C'était tout simplement magique! Quitter Tokyo a sûrement été une très bonne chose. Je m'en lassais et j'étais fatigué de l'agitation et du bruit constant... Finit la vie en ville, retour à la nature!

La seconde partie marquante de ce mois a été la préfecture de Nagano. Louer une voiture, être libre d'aller où l'on veut et faire ce que l'on veut sans dépendre d'horaire m'a fait un bien incroyable! J'étais un peu stressé à l'idée de prendre la voiture au Japon, mais finalement ça a été une expérience plutôt confortable (je suis tombé amoureux des automatiques japonaises!). Le château de Matsumoto m'a envouté. J'ai adoré ce monument! je pense l'avoir pris sous toutes ses coutures!

Notre premier ryokan a été aussi un véritable plaisir. Même s'il n'était pas situé à Shibu onsen, on a passé un excellent moment bien reposant. D'ailleurs après la visite de Shibu Onsen, je pense que l'endroit est surcoté. Je n'ai donc aucun regret de cette nuit hors du quartier (qui au final me semble être plusieurs jours)!

Le parc aux singes a aussi été incroyable! Cette expérience est vraiment unique, fascinante et légèrement effrayante. Les singes qui courent partout et qui vous regardent à moins d'un mètre est impressionnant. Je vais finir par le clou du spectacle, la crevaison? Des milliers de kilomètres en France sans aucun pépin mécanique. 200km au Japon, première crevaison! Et que dire sur les Japonais hormis que parfois ils sont très (trop) précautionneux! Crevaison à 12h, réparation terminée à 17h30. On a eu le temps de voir défiler l'heure! Après avoir râlé, j'en rigole bien maintenant.

Ce mois aura aussi été marqué par une très belle rencontre. La dame qui nous a accompagné tout le long du sanctuaire Haruna-Jinja dans la préfecture de Gunma en nous expliquant les différentes divinités a été sûrement un moment des plus marquants pour moi. Enfin une personne japonaise avec qui l'on pu discuter! C'est une des choses que je suis venu chercher au Japon. Discuter avec les locaux pour en apprendre plus! Cette dame restera gravée dans ma mémoire pour un bout de temps!

Actuellement bien au chaud dans notre "chalet" à Chiba pour un mois de workaway, je me rends compte que je me pose maintenant beaucoup de questions. Je suis quelqu'un de particulièrement sociable, mais uniquement avec les personnes que j'ai décidé ! Mes amis proches (big up à vous les gars :D) me manquent pas mal ! Ainsi que ma famille, surtout en période de Noël ! On communique très facilement et on n'est jamais très longtemps sans nouvelle ! Par contre actuellement je réfléchi énormément à l’avenir. Je suis parti au Japon avec beaucoup de projets personnels et professionnels. Plus je passe de temps à découvrir, à travailler et à réfléchir et plus je m’aperçois des situations qui me conviennent et celles au contraire que j'éviterai à tout prix ... Quand j'y pense c'est comique, je suis parti au Japon en voulant profiter pleinement et juste poser le cerveau pour au final réfléchir encore plus à l'avenir qu'en France. 

Ce mois se résume par beaucoup d'émerveillements et autant de questionnements!

La photo du mois

Amandine

Il est difficile de choisir une photo ce mois-ci. Il y a tant de beaux endroits et de belles découvertes. Je crois pour autant que se lever à 5h00 pour admirer le lever du soleil sur Tokyo d’un refuge en pleine montagne a été le moment le plus magique. La veille nous avions passé la journée sous les nuages, nous n’avons rien vu. Nous avons fini la randonnée dans la nuit sans savoir où nous allions, ce que nous trouverions. Nous sommes finalement arrivés dans ce petit paradis. J’ai arrêté de penser, j’ai savouré chaque instant de ce moment. J’ai des idées folles. Je me suis détestée autant que Matthieu d’avoir organisé ce trek sur deux jours. Je suis allée au bout de mes limites, et devant moi j’ai la plus belle des récompenses. Nous aurions pu abandonner et choisir la facilité. Nous avons continué à avancer malgré les difficultés pour voir ça. La nature est simple, mais nous offre tant.

Matthieu

Je pense que la photo qui représente le plus ce mois est celle-ci... des zones reposantes aux couleurs éclatantes et un trajet menant à l'inconnu. Ce voyage est aussi effrayant qu'excitant

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